Chanceaux-sur-Choisille (37)
Tours Métropole Val de Loire
1100 m²
3,5 €
Concours lauréat / Etudes en cours
Equipe : Oyapock architectes / EVP / Espace-temps / Eco+Construire / Ateve / Essens / Sarim
Perspectives; : Galerie Blanche
Depuis sa création en 1988, le gymnase de Chanceaux-sur-Choisille a été conçu avec la projection de pouvoir être étendu sur sa façade est. La construction existante se lit en plan comme une juxtaposition des différents éléments de programme les uns à côté des autres sans recherche de compacité ou de parti pris architectural, spatial. Il apparaît en effet comme la transcription stricte de l’organigramme fonctionnel.
Cet aspect morcelé est renforcé en volume par la multiplicité des plans de toiture en pente et la triangulation des menuiseries extérieures qui complexifient la lecture de l’ensemble.
Synonyme de durabilité, l’évolutivité du bâtiment s’inscrit dans une démarche écologique et d’accompagnement du maintien et de l’étendue des pratiques sportives sur une commune. Cette extension/réhabilitation, programmée 35 années plus tard devra se distinguer par une architecture « sobre », rationnelle et pérenne dont la noblesse s’exprimera par la mise en valeur de matériaux naturels, à faibles impacts écologiques et par la bonne exécution de leurs assemblages constructifs.
Le parti pris architectural et d’insertion dans le site :
L’implantation de l’extension, en mitoyenneté de la façade Est de l’équipement actuel, est dictée par les contraintes de mutualisation des locaux vestiaires existants et aux flux qui en découlent. A cette contrainte fonctionnelle du plan, notre proposition s’inscrit dans le registre des hauteurs des façades de la construction existante en prolongeant la graduation lisible à 3 et 6 m.
L’échelle de l’existant :
Au premier plan, une bande servante de 3 m de haut, abritant les locaux avec un faible besoin de hauteur sous plafond, prolonge l’échelle de la façade du hall existant. La mise en œuvre d’un bardage bois blanchi par saturateur assure la continuité par la teinte avec les murs blancs en maçonnerie caractéristique des façades existantes. Ce bardage s’étend en soubassement des façades ouest, sud et est de l’aire sportive affirmant une lecture à double échelle de l’ensemble de l’équipement, évitant une trop imposante frontalité bâtie sur le parvis.
L’équipement actuel est identifiable par son jeu de toitures en pentes élancées entre 3 et 6m. Prolongeant cette écriture, la façade du volume abritant le nouveau hall et le club-house s’inscrit en symétrie de la façade pignon de l’existant. On lit ainsi une toiture à double pentes formée de deux toitures à simple pente, marqueur pour chacune de leur époque par leurs modes constructifs et leurs matérialités. Leurs projections respectives forment un préau d’accueil annonçant l’entrée à l’échelle du nouvel équipement.
L’échelle du nouvel équipement, l’archétype de la construction bioclimatique :
Les bandeaux vitrés de 3 m de haut situés au nord et au sud affirment la nouvelle échelle de l’équipement par l’effet de soulèvement d’une grande toiture à double pentes culminant à 11m au faitage.
Le volume de l’aire sportive est donc traversant Nord-Sud suivant les principes de l’architecture bioclimatique. Il se matérialise ainsi comme une grande halle dont le débord de toiture de 3 m côté sud sert de protection solaire passive en surplomb du bandeau vitré. Au nord, le débord est limité à 80 cm de façon à protéger le bandeau vitré des intempéries dans le but d’en limiter les besoins de nettoyage.
Nous proposons que la partie vitrée au sud soit étendue partiellement en partie basse (4 travées sur les 10) afin de libérer des vues vers l’extérieur et d’augmenter les apports solaires SUD en hiver.
Matérialité constructive :
Notre réponse aux attentes environnementales et à l’enveloppe financière du programme a volontairement pris la forme d’un projet sobre, aux coûts maîtrisés, dans lequel les richesses sont réparties dans les éléments fondamentaux du bâtiment : les vertus de sa structure et de ses composants plutôt que dans une forme complexe ou des parements onéreux. Les volumes architecturaux sont simples, fonctionnels, faciles d’entretien et au service du bien-être des usagers.
Les enjeux urbains, programmatiques et écologiques se rejoignent autour d’un principe commun : la maîtrise d’un système constructif qui assure l’adaptabilité du bâtiment, synonyme de durabilité, dans une logique de démarche écologique. En cohérence avec une forte exigence environnementale inhérente à la construction d’un nouvel équipement, la construction bois, associée à des éléments en métal, relève le défi de l’évolutivité tout en proposant un mode constructif biosourcé.
Pour ce faire, le projet est conçu avec des poteaux bois prenant appui sur des fondations et un plancher bas en béton apportant de l’inertie au bâtiment. L’ensemble de la superstructure est ainsi composé d’un système poteau-ferme mixte bois-métal et façades en murs à ossature bois (MOB).
Cette ossature mixte est complétée d’isolants en paille au sein des MOB. Dernière couche de l’enveloppe du bâtiment, associées aux poteaux, les façades sont composées de bardage bois et métal.
Le bois : matière première visible de mise en œuvre à l’extérieur comme à l’intérieur.
Côté intérieur, on la retrouve dans le hall et le club-house où les plafonds mettent en valeur les poutres bois entre lesquelles sont intercalés des panneaux de fibre de bois pour le confort acoustique de ces espaces. Dans l’aire sportive, le bois est mis en œuvre sous forme de panneau 3 plis d’habillage sur les trois premiers mètres des murs périphériques.
L’usage du bois, décliné en structure, doublage intérieur ou parement acoustique, contribue à créer une atmosphère chaleureuse et apaisante, au moyen d’une unité chromatique sobre et cohérente.
La structure bois intérieure est mise en valeur depuis l’extérieur par la lisibilité de la trame des poteaux, d’entraxe 3,5m, associés à la charpente. Le strict respect de cette trame facilitera la préfabrication des MOB paille et leurs mises en œuvre.
Le calepinage du bardage bois extérieur s’inscrit dans la rigueur de cette trame. Il est composé de lames de 20cm de large enveloppant le bâtiment sur les 3 premiers mètres. Quelques interruptions marquent l’emplacement des accès techniques ou sortie de secours. Des fenêtres ponctuelles se dissimulent derrière les parties à clairevoie afin de faire profiter un maximum de locaux de l’éclairage naturel mais aussi de la ventilation naturelle. Il est aussi possible de trouver ces apports en zénithal par la mise en place de skydome dans la toiture basse afin de libérer tout le linéaire de mur notamment dans les locaux de stockage.
Les pignons sont habillés, à partir de 3m de haut jusqu’au faitage, d’une vêture métallique nervurée de teinte claire qui se retourne en toiture. La mise en œuvre de ce matériau ordinaire et économique a permis de concentrer le budget de l’opération sur le procédé constructif bois et isolant paille.